Carrefour des Cultures : Citoyenneté en mouvement

 

Aux urnes citoyens
Médias et politiques : quels rôles et responsabilités
pour un éveil citoyen – quelques échos

 

Ce 9 octobre a eu lieu le premier événement organisé dans le cadre du projet « Aux urnes, citoyens », initiative qui veut contribuer à redynamiser le citoyen et à l’encourager à réinvestir l’espace public. L’événement a rassemblé acteurs médiatiques, candidats aux élections et citoyens. Il s’agissait de débattre autour des rôles et responsabilités des élus comme des médias – ainsi que de l’ensemble de la société civile – en matière de développement d’une réelle démocratie, de contrôle citoyen des politiques, de développement d’une société ouverte et construite par toutes ses composantes, etc.

Concernant la politique, du fait de la proximité du prochain moment électoral, le focus a été mis sur les enjeux du niveau local – mais différentes problématiques dépassant ce domaine ont également été abordées – comme par exemple la question de savoir dans quelle mesure le système est réformable de l’intérieur.

L’un des enjeux les plus discutés : les dispositifs et pratiques concrètes qui pourraient favoriser une vraie participation citoyenne ; ont été abordés entre autres l’idée des budgets participatifs, ainsi que les possibilités pour rendre les interpellations communales plus intéressantes (en les axant davantage sur le débat, en augmentant leur fréquence).

L’accent a aussi été mis sur l’importance d’une bien plus grande implication des acteurs médiatiques dans la politique locale notamment – en particulier : suivi et comptes-rendus accessibles des conseils communaux, suivi rigoureux des programmes et promesses puis de leurs mises en application fidèles ou non, etc.

Concernant les médias, encore – dont des représentants classiques comme alternatifs étaient présents –, les échanges ont porté entre autres sur la question des financements, ainsi que des dépendances et influences que ceux-ci impliquent. Parmi les idées confrontées à cet égard : pour les uns, une communication transparente des sources de financement permettrait déjà au citoyen un recours assez éclairé aux médias concernés. Pour d’autres, les médias classiques sont trop intimement enchainés aux différents pouvoirs pour que leur mission puisse être réellement remplie. 

Autres questions et enjeux qui ont été débattus : le parcours d’intégration et ses dernières modifications (caractère obligatoire…), la composition des listes électorale, la prise en compte réelle de l’interculturalité par le législateur, etc.

En somme, l’événement a constitué un bon début pour rassembler candidats et société civile, pour tenter de contribuer à ce que le débat ne soit pas confisqué par le politique, et, en même temps, pour interpeller la société civile quant à son rôle dans la démocratie.

Cependant, on peut regretter qu’il n’y ait pas eu de propositions claires susceptibles d’amorcer une réconciliation du citoyen avec la chose publique, et du politique avec la politique. Néanmoins, nous espérons que le travail fourni par les animateurs du projet et ceux qui y ont participé de près ou de loin – candidats et acteurs médiatiques inclus –, nous espérons que ce travail puisse donner un lendemain plus fructueux et assidu. Un lendemain, aussi, qui soit marqué par la conscience de nos responsabilités à tous, quant aux enjeux sociaux et quant à l’autorité que doit acquérir la collectivité pour pouvoir assurer un évolution vers l’égalité, la liberté, l’épanouissement continu des sociétés. Une évolution qui respecte la différence et fasse de l’altérité une source continue de renforcement de la conscience, ainsi que du bien-être de toutes et tous, sans aucune distinction entre nord et sud, est et ouest, ou entre quelques pôles ou régions que ce soit.