« Les inégalités d’accès aux services publics », telle est la thématique citoyenne qui, en 2025, a traversé les réflexions et actions de Carrefour des Cultures.
Notre démarche s’est, parfois, heurtée à un certain scepticisme : les services publics sont, par principe et par définition, garants de cette accessibilité, avons-nous entendu.
Les témoignages recueillis contredisent pourtant cette affirmation et, aujourd’hui, le rapport bisannuel du service fédéral de lutte contre la pauvreté l’affirme haut et clair : le fonctionnement actuel des services publics ne garantit plus l’accès aux droits fondamentaux pour les personnes fragilisées.
Sous l’intitulé « l’humain comme boussole dans les services publics », l’étude qui, durant un an et demi a fait l’objet de nombreuses réunions entre 81 organisations issues de tout le pays, ne peut que constater les failles du système en matière d’aide sociale, de logement public ou de maladie longue durée notamment.
Des services surchargés, des procédures qui se complexifient, des barrières digitales, des recours quasi impossibles, les constats sont implacables.
Si cette étude conforte la démarche de Carrefour des Cultures, loin de nous en réjouir, nous ne pouvons que former le vœu, la période est propice à cet égard, qu’elle redonne à l’humain la place centrale qu’elle n’aurait jamais dû quitter.
Reste que, si l’étude propose des pistes d’action, ce sont aujourd’hui les citoyennes et citoyens qui, concrètement et solidairement, essaient d’apporter des réponses aux carences des services publics. Mais comme le dit ATD Quart-Monde, qui a pris part aux concertations du service interfédéral, « le système n’aime pas qu’on aide les gens. Tout est fait pour casser les solidarités ».
(A lire le dossier consacré à ce sujet dans le journal le Soir de ce 16 décembre par Julie Huon sous le titre « Les services publics s’éloignent des plus fragiles »)